L’arrêt du cuivre sera définitif d’ici 2030. Pour nos équipes, cela a d’ores et déjà un fort impact sur la manière dont nous gérons nos réseaux au quotidien. Explication d’Antoine JAMMOT, responsable de l’exploitation locale au sein de la Direction Exploitation.

Quels sont les impacts de la fermeture de la boucle locale cuivre sur nos réseaux FTTH ?

Avec l’arrêt du cuivre, la vie des réseaux FTTH (Fibre to The Home*) est fortement chamboulée car nous devenons, sur certains territoires, le nouvel opérateur local de référence. Par conséquent, il y a naturellement plus d’attente vis-à-vis de l’exploitation. 

Cela se matérialise tout d’abord par une augmentation du nombre de raccordements. De nombreux foyers vont être contraints de migrer du réseau cuivre vers la fibre optique. Il est donc de notre ressort d’éviter les engorgements et de s’assurer que cette migration se déroule dans les meilleures conditions. Pour s’y préparer, nous analysons un certain nombre d’indicateurs terrain, le taux de pénétration commerciale, le taux d’échecs aux raccordements ou encore la qualité des adressages par exemple. Cela permet de savoir si nous devons améliorer notre capacité à commercialiser, à solutionner les échecs ou à résoudre des problèmes d’adressage avant l’arrivée de nouveaux abonnés. Ces indicateurs de qualité nous permettent de mettre sous surveillance les territoires sur lesquels nous sommes présents et d’apporter les actions correctives nécessaires dans les meilleurs délais.

Nous surveillons également le démontage du réseau cuivre par Orange (sur les façades, dans les fourreaux, ou en aérien). En effet, les réseaux FTTH cohabitant avec le réseau cuivre, nous veillons à ce les opérations conduites par Orange n’impactent ni les infrastructures, ni les services. Nous nous dotons de moyens d’alerte proactives pour limiter les détériorations, et sensibilisons Orange sur nos liens les plus stratégiques.

Comment s’organiser en interne pour anticiper ces impacts ?

Mes équipes, les responsables d’exploitation locale, sont au cœur des territoires. Ils portent la responsabilité de la bonne exécution des contrats d’exploitation de nos DSP. Nous avons mis en place des comités de pilotage dédiés à l’arrêt du réseau cuivre au niveau local et national.

Depuis janvier 2023, nous avons donc une stratégie de pilotage trimestrielle. Je demande à mes équipes, localement, de surveiller certains indicateurs clés pour s’assurer que le jour de l’arrêt du cuivre, cela n’ait aucun impact sur notre capacité à maintenir le réseau. Douze (12) de nos Réseaux d’Initiative Public de deuxième génération sont concernées par la fermeture du réseau, qui se fait par lot échelonné dans le temps.

Après une première expérimentation réussie dans le Nord, à Provin, nous préparons actuellement le lot 1, dont l’échéance est janvier 2025.

Quel est le principal challenge pour Axione ?

À grande échelle, notre enjeu est de réussir à surveiller les bons indicateurs et d’engager de façon anticipée les bonnes actions pour que l’arrêt du réseau cuivre se passe bien. En devenant localement l’opérateur de référence, nous devons maintenir une image de marque et conserver un très haut niveau d’exigence. Sur le plus long terme, c’est également l’opportunité de faire de nouvelles conquêtes commerciales en gagnant des abonnés et en lançant de nouvelles offres à destination des particuliers. L’offre d’adduction lancée début 2022 sur certains territoires illustre ce dernier point.

Enfin, rappelons qu’au-delà de nos réseaux FTTH, la fermeture du réseau cuivre de la boucle locale cuivre nous conduits aussi à organiser la décroissance de nos réseaux de première génération sur lesquels nous conservons, à date, une activité de dégroupage.

*La fibre jusqu’à la maison